Prix Nobel de Physiologie ou Médecine 2015

Cette année, le prix Nobel récompense trois chercheurs pour leur découverte de nouvelles thérapies contre des infections causées par des parasites.

Une moitié du prix est attribuée à Youyou Tu pour la découverte de l’artémisinine, utilisée pour traiter le paludisme. L’autre moitié est partagée par William C. Campbell et Satoshi Ōmura pour la découverte de l’avermectine, une molécule dont les dérivés sont efficaces dans le traitement des filarioses, notamment la cécité des rivières et la filariose lymphatique.

Plus de détails dans le communiqué de presse (en anglais).

Vidéo de l’annonce du Prix Nobel (en français à environ 2′):

Un MOOC sur la vaccinologie

L’Institut Pasteur et le CNAM proposent un cours en ligne gratuit sur la vaccinologie (étude des vaccins et de la vaccination). Le cours vient tout juste de commencer, donc il est encore temps d’y jeter un oeil!

Le cours dure 6 semaines et devrait demander environ 2h30 de suivi par semaine. Les vidéos sont en anglais, avec des sous-titres français.

« L’objectif de ce cours est d’offrir une vision intégrée de la vaccinologie, allant de la santé publique et des données scientifiques qui justifient le développement d’un vaccin, jusqu’à sa distribution aux populations dans le contexte des pays industrialisés et en développement. »

Remarque: Le cours est destiné à des personnes ayant un minimum de formation scientifique ou médicale, donc certaines parties seront sûrement un peu difficiles à suivre pour le grand public. Cela étant, le cours devrait néanmoins contenir quelques vidéos plus générales accessibles à tous, où chacun pourra découvrir au moins un petit quelque chose!

Et si la rougeole diminuait la mémoire immunitaire?

La rougeole n’est pas une maladie infantile bénigne. Le virus qui la cause est extrêmement contagieux et l’infection peut entraîner des complications graves, telles qu’une pneumonie, une encéphalite, des lésions cérébrales, ou la mort (points d’actualités INVS 1er juin 2015). Une étude récemment publiée dans Science suggère maintenant que la rougeole peut aussi laisser un enfant plus vulnérable à d’autres pathogènes jusqu’à deux à trois ans après la maladie.

On sait que la vaccination de masse contre la rougeole est associée à une réduction générale de la mortalité infantile. Dans chacun des pays où elle a été introduite, une baisse du nombre de décès infantiles dus à la rougeole, mais aussi de ceux dus à d’autres maladies infectieuses, a été observée.

Comment cela se fait-il? Comment un vaccin conçu pour protéger contre la rougeole peut-il aussi protéger contre d’autres maladies infectieuses? Lire la suite

Modéliser une épidémie pour guider les interventions de santé publique (Ebola, Afrique de l’Ouest)

journal.pbio.1002056.g008À la mi-décembre 2014, environ 18 000 personnes avaient déjà été infectées par le virus Ebola sévissant actuellement en Afrique de l’Ouest. Au 12 janvier 2015, le dernier bilan de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) faisait état de plus de 21 000 cas. Toutefois, étant donné qu’un certain nombre de cas ne parviennent pas à la connaissances des organismes de surveillance, le vrai nombre d’individus infectés est probablement beaucoup plus important. Le taux de létalité (la proportion d’individus infectés qui meurent de l’infection) pour cette épidémie d’Ebola est estimé à environ 70% (sur la base des cas connus). Lire la suite

Quatre questions sur le virus Ebola

Dans son édition du 30 octobre, le journal Nature s’intéresse au virus Ebola et plus généralement à la famille de virus à laquelle il appartient au travers d’un certain nombre de questions auxquelles les scientifiques tentent de répondre. Si cela vous intéresse, je recommande la lecture de cet article (accès libre, en anglais). En voici quelques points: Lire la suite

Infection des voies respiratoires chez l’enfant : trop d’antibiotiques ?

10344775_815628761791470_2583354142570698374_nLa résistance aux antimicrobiens représente une menace sérieuse pour la santé humaine. Comme le rapport de l’OMS publié en avril 2014 le souligne, il ne s’agit plus d’un problème futur mais déjà de la réalité, et ce partout dans le monde. La résistance des microbes aux antimicrobiens (qui incluent les antibiotiques) menace de reléguer au passé de nombreux succès de la médecine moderne qui permettent actuellement aux êtres humains de vivre plus longtemps et en meilleure santé.

Lutter contre la résistance croissante des microbes aux antimicrobiens nécessite des efforts concertés sur plusieurs fronts, l’un d’entre eux étant l’amélioration de la manière dont les antibiotiques sont actuellement utilisés aussi bien dans le domaine de l’agriculture que dans celui de la médecine. Essentiellement, cela veut dire diminuer l’utilisation des antibiotiques.

Une étude publiée dans le journal Pediatrics en octobre a essayé d’estimer la fréquence à laquelle des antibiotiques étaient prescrits aux États-Unis pour des cas d’infection des voies respiratoires chez l’enfant par rapport à la fréquence à laquelle ces infections étaient effectivement dues à des bactéries (beaucoup sont en effet causées par des virus). Lire la suite