Adaptation à l’arsenic

La dose fait le poison. Toutefois, cette dose n’est pas forcément la même pour tout le monde. Une nouvelle étude révèle qu’une population humaine vivant dans les Andes argentines s’est génétiquement adaptée à un environnement pollué pour tolérer des taux d’arsenic élevés.

La sélection naturelle est un des mécanismes importants de l’évolution et est liée à la notion d’adaptation: des individus qui possèdent des caractéristiques avantageuses en termes de survie et de reproduction dans un environnement donné ont plus de chances de laisser davantage de descendants que d’autres individus; en conséquence, les caractéristiques bénéfiques, transmises de génération en génération à un nombre plus important de descendants, vont progressivement devenir plus fréquentes dans la population. Lire la suite

Le temps, c’est de l’argent

timefliesCette semaine, le C@fé des sciences s’intéressait à un thème en particulier: le temps. Plusieurs blogs membres du C@fé ont donc proposé des billets sur des sujets en rapport avec le temps. N’hésitez pas à aller y jeter un coup d’œil, vous trouverez sûrement un ou deux trucs qui pourraient vous intéresser!

Même si je n’avais pas le temps de préparer tout un billet pour contribuer à cette semaine thématique, je me suis quand même demandé ce que j’aurais pu écrire. Et la première idée en rapport avec le temps qui m’est venue à l’esprit est celle du lien entre le temps (ou le manque de temps) et l’argent. Lire la suite

Modéliser une épidémie pour guider les interventions de santé publique (Ebola, Afrique de l’Ouest)

journal.pbio.1002056.g008À la mi-décembre 2014, environ 18 000 personnes avaient déjà été infectées par le virus Ebola sévissant actuellement en Afrique de l’Ouest. Au 12 janvier 2015, le dernier bilan de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) faisait état de plus de 21 000 cas. Toutefois, étant donné qu’un certain nombre de cas ne parviennent pas à la connaissances des organismes de surveillance, le vrai nombre d’individus infectés est probablement beaucoup plus important. Le taux de létalité (la proportion d’individus infectés qui meurent de l’infection) pour cette épidémie d’Ebola est estimé à environ 70% (sur la base des cas connus). Lire la suite

Découvertes de l’année 2014, le palmarès de Science

Comme d’habitude, je consacre mon premier billet de l’année à un résumé des dix avancées scientifiques jugées les plus importantes de l’année par les éditeurs du journal Science (voir ici pour 2013 et 2012).

Avancée de l’année 2014: la sonde spatiale Rosetta

Vous avez sûrement déjà entendu parler de la sonde spatiale Rosetta et de son module Philae. Lire la suite

Quatre questions sur le virus Ebola

Dans son édition du 30 octobre, le journal Nature s’intéresse au virus Ebola et plus généralement à la famille de virus à laquelle il appartient au travers d’un certain nombre de questions auxquelles les scientifiques tentent de répondre. Si cela vous intéresse, je recommande la lecture de cet article (accès libre, en anglais). En voici quelques points: Lire la suite

Lecture : Compte à rebours, d’Alan Weisman

Publié en 2013, le livre est resté un moment en attente dans ma bibliothèque (j’ai un backlog assez long), mais maintenant que j’ai trouvé le temps de le lire, je tiens aussi à prendre le temps d’écrire pour, j’espère, vous donner envie de le lire vous-mêmes.

Dans Compte à rebours : Jusqu’où pourrons-nous être trop nombreux sur Terre, Alan Weisman, journaliste et écrivain, s’attaque à un sujet que beaucoup de gens évitent: celui d’une population humaine trop nombreuse, ses conséquences environnementales, écologiques et sociales, et ce que cela implique pour non seulement le futur de tous les autres êtres vivants, mais aussi celui de notre propre espèce. Lire la suite

En bref (octobre 2014) : immunologie, niveau des mers, stéréotype de genre et nanomédecine

Une sélection parmi mes lectures des deux derniers mois:
réponse immunitaire et variation génétique, ou comment la variabilité génétique interindividuelle affecte le comportement des cellules immunitaires, contribuant aux différences de réaction face à un pathogène ou de susceptibilité à une maladie auto-immune,
fonte des glaces et hausse du niveau des mers, ou comment le niveau global des océans et le volume de glace a évolué au cours des 35 000 dernières années,
genre et participation, ou comment les stéréotypes liés au genre affectent la décision d’un individu à faire part de ses idées au sein d’un groupe,
nanomédecine anti-cancer, ou à quel niveau de l’échelle nano des nanoparticules pénètrent la tumeur et exercent leur effet anti-tumoral le plus efficacement. Lire la suite

Journée mondiale de la santé mentale

Le 10 octobre est le “World Mental Health Day” (Journée mondiale de la santé mentale). Cette année, 2014, le thème était “Vivre avec une schizophrénie”. Cette initiative n’est peut-être pas aussi populaire que le mois de sensibilisation au cancer du sein. Ou que la journée mondiale du diabète. Et pourtant.

Le cerveau est un organe comme un autre dans notre corps, pourtant nous ne réagissons pas de la même manière face aux maladies mentales que face aux maladies du coeur, du pancréas, etc. Autrefois, les personnes dont le cerveau ne fonctionnait pas “normalement”, i.e. pas comme celui de la majorité des êtres humains, étaient considérées comme “folles” ou “arriérées mentales” et étaient plus ou moins rejetées de la société. Heureusement, les choses ont changé. Mais pas assez. Les préjugés et la stigmatisation sociale sont encore forts. Lire la suite

Persistance de la lactase et sélection naturelle

Un post intéressant sur le blog de John Hawks : Selection and lactase persistence.

Après avoir lu un article de John Hawks dans le magazine Scientific American (No, Humans Have Not Stopped Evolving), un lecteur lui a écrit pour lui demander de clarifier un point qui l’avait laissé perplexe : pourquoi une mutation génétique responsable de la persistance de la lactase après l’âge du sevrage (ie, permettant que la lactase soit encore produite chez des individus adultes, si bien que ceux-ci peuvent toujours digérer le lactose du lait de manière efficace) s’installerait dans une population alors qu’elle ne semble pas conférer d’avantage direct en termes de survie/reproduction ? Lire la suite

Infection des voies respiratoires chez l’enfant : trop d’antibiotiques ?

10344775_815628761791470_2583354142570698374_nLa résistance aux antimicrobiens représente une menace sérieuse pour la santé humaine. Comme le rapport de l’OMS publié en avril 2014 le souligne, il ne s’agit plus d’un problème futur mais déjà de la réalité, et ce partout dans le monde. La résistance des microbes aux antimicrobiens (qui incluent les antibiotiques) menace de reléguer au passé de nombreux succès de la médecine moderne qui permettent actuellement aux êtres humains de vivre plus longtemps et en meilleure santé.

Lutter contre la résistance croissante des microbes aux antimicrobiens nécessite des efforts concertés sur plusieurs fronts, l’un d’entre eux étant l’amélioration de la manière dont les antibiotiques sont actuellement utilisés aussi bien dans le domaine de l’agriculture que dans celui de la médecine. Essentiellement, cela veut dire diminuer l’utilisation des antibiotiques.

Une étude publiée dans le journal Pediatrics en octobre a essayé d’estimer la fréquence à laquelle des antibiotiques étaient prescrits aux États-Unis pour des cas d’infection des voies respiratoires chez l’enfant par rapport à la fréquence à laquelle ces infections étaient effectivement dues à des bactéries (beaucoup sont en effet causées par des virus). Lire la suite