Persistance de la lactase et sélection naturelle

Un post intéressant sur le blog de John Hawks : Selection and lactase persistence.

Après avoir lu un article de John Hawks dans le magazine Scientific American (No, Humans Have Not Stopped Evolving), un lecteur lui a écrit pour lui demander de clarifier un point qui l’avait laissé perplexe : pourquoi une mutation génétique responsable de la persistance de la lactase après l’âge du sevrage (ie, permettant que la lactase soit encore produite chez des individus adultes, si bien que ceux-ci peuvent toujours digérer le lactose du lait de manière efficace) s’installerait dans une population alors qu’elle ne semble pas conférer d’avantage direct en termes de survie/reproduction ?

Autrement dit : il est plutôt facile de concevoir qu’une mutation génétique rendant un individu plus résistant au paludisme augmente ses chances de survivre et de se reproduire, passant ainsi l’allèle bénéfique à sa descendance et permettant à cet allèle de se répandre dans la population ; par contre, être incapable de digérer le lactose passé l’enfance rend certainement les choses inconfortables pour un tel individu qui consommerait du lait, mais étant donné que cela ne met a priori pas sa vie en danger, comment cela peut-il avoir un effet sur ses chances de survie et de reproduction ?

Pour une réponse courte et facile à suivre, c’est ici : Selection and lactase persistence.

En gros, ça a à voir avec la nutrition, les sources d’énergie disponibles et la capacité d’un individu à en tirer partie, et l’effet que peut avoir un apport énergétique insuffisant sur la reproduction (par exemple, une femme dont l’apport nutritionnel est insuffisant atteindra la maturité sexuelle plus tard, sera moins fertile et aura des grossesses plus espacées).

Pour en savoir plus sur la persistance de la lactase à l’âge adulte dans l’espèce humaine : La drôle d’histoire de notre (in)tolérance au lactose.